Et de deux. Après un premier trimestre en dessous de ses objectifs, Sony Ericsson lance un profit warning pour le deuxième trimestre. Le groupe dit s'attendre à une baisse de sa marge brute et à un bénéfice imposable tout juste équilibré. La période faste est-elle définitivement terminée ?
Ces difficultés ne sont pas une surprise. Malgré ses tentatives dans le low-cost, Sony Ericsson reste dépendant du marché européen (37% de ses ventes) et d'un positionnement haut de gamme qui a pourtant fait sa force. Le groupe cherche aujourd'hui à élargir son catalogue "afin de réduire sa dépendance historique du segment haut de gamme".
Face au ralentissement économique, les consommateurs se tournent désormais vers des combinés d'entrée de gamme.
Mais le ralentissement économique n'explique pas tout. Sony Ericsson a également souffert d'un manque de nouveautés et d'une concurrence acharnée de Nokia et de Samsung qui multiplient les références, notamment dans la 3G.
Sony Ericsson mise sur le lancement de nouveaux produit pour redresser la barre au second semestre. mais en attendant, la concurrence guette, prête à fondre sur sa proie. Le sud-coréen LG, dont on ne connaît pas encore les résultats, estime qu'il se hissera à la 4e place mondiale des fabricants dès cette année, la place aujourd'hui occupée par Sony-Ericsson...
Rappelons qu'au premier trimestre, le spécialiste des mobiles Walkman et Cybershot (musique et photos) a affiché un bénéfice de 133 millions d'euros, contre 254 millions d'euros au premier trimestre 2007, soit une chute de 47%. Le chiffre d'affaires, lui, a chuté de 7,6%, à 2,7 milliards d'euros.
Source: Silicon.fr
Sony Ericsson avertit sur son 2e trimestre, la demande en baisse
Le fabricant de téléphones portables Sony Ericsson a averti que son bénéfice serait probablement aux abonnés absents au deuxième trimestre en raison de la baisse de la demande pour ses modèles haut de gamme, une annonce qui a fait chuter l'action Ericsson à la Bourse de Stockholm. La semaine dernière encore, le directeur du marketing du groupe, James Marshall, avait déclaré à Reuters que les prévisions pour le deuxième trimestre semblaient bonnes.
Mais la filiale commune à Ericsson et Sony explique dans un communiqué, en qualifiant le marché de difficile, que ses profits ont été affectés par le ralentissement de la demande de téléphones portables de milieu et haut de gamme, ainsi que par des retards dans le développement de nouveaux produits. L'action Ericsson a perdu jusqu'à plus de 11% juste après ces annonces et cédait encore 7,6% en clôture. Nokia, le numéro un mondial, a cédé 4,5% et l'indice DJ Stoxx européen des valeurs technologiques a reculé de 3,1% sur la journée. "Sony Ericsson ressent les effets de la dépendance aux marchés matures, qui subissent l'impact du ralentissement économique mondial", a commenté Geoff Blaber, analyste de CCS Insight.
Les investisseurs s'attendaient à une nouvelle dégradation des résultats de Sony Ericsson après un premier trimestre déjà peu glorieux, en particulier après l'accumulation de signes montrant que la consommation souffre de la crise internationale du crédit, de la hausse des prix pétroliers et de l'anxiété ambiante sur la situation économique en général. Mais l'avertissement de vendredi montre que la situation est plus grave qu'attendu, même si elle semble liée en partie à des facteurs spécifiques au groupe.
Le prix de vente moyen déçoit
"Les problèmes ne semblent pas liés à l'ensemble du marché, pas au secteur en tant que tel", explique Mikko Ervasti, analyste d'Evli. Sony Ericsson prévoit désormais de vendre environ 24 millions de combinés sur l'ensemble du deuxième trimestre à un prix moyen estimé à 115 euros, qu'un analyste a jugé décevant. La marge brute devrait baisser à la fois sur un an et d'un trimestre sur l'autre, ajoute le groupe. Un porte-parole de Sony Ericsson interrogé sur le niveau de marge et les perspectives pour le second semestre s'est refusé à tout commentaire.
Sony Ericsson s'efforce de réorienter sa stratégie vers les pays en développement mais les analystes jugent que ce virage a été pris trop tard et que le groupe reste trop exposé aux marchés européens déjà parvenus à maturité, voire à saturation. "A la différence des cinq autres grands constructeurs de combinés, Sony Ericsson est très dépendant de l'Europe occidentale car sa présence sur les marchés émergents à croissance élevée est limitée. Il devient de plus en plus difficile de rivaliser avec la taille et les réseaux de distribution de Nokia et Samsung", explique Geoff Blaber, de CCS Insight. Les ventes de téléphones portables ont chuté de 16,4% en Europe occidentale au premier trimestre selon le cabinet d'études Gartner, leur première baisse en rythme annuel depuis que celui-ci suit l'évolution de ce marché.
C'est la deuxième fois en autant de trimestres que Sony Ericsson est contraint d'avertir sur ses résultats. Après s'être hissé ces dernières années au troisième rang mondial du marché des téléphones portables, le groupe a perdu du terrain récemment, revenant à la cinquième place sur les trois premiers mois de cette année, derrière le sud-coréen LG Electronics. Les trois premières places du marché restent détenues par Nokia, Samsung Electronics et Motorola. Sony Ericsson doit publier ses résultats du deuxième trimestre le 18 juillet. Au premier trimestre, il avait réalisé un bénéfice imposable de 193 millions d'euros, en baisse de 47% sur un an. Il avait expliqué ce recul par la dégradation de la demande pour les combinés les plus chers.
Source : Reuters
Dernière édition par EddyMJJ le Ven 11 Juil - 23:15, édité 3 fois (Raison : Posts fusionnés)